Depuis quelques semaines, nos samedis sont marqués par les scènes de violence que ponctuent la fin des actes I à … des « gilets jaunes ». Aux derniers se sont ajoutés des actes violents en paroles ou en tags contre une partie de la population : les juifs. Un ancien boxeur a fait la une des médias par sa violence filmée envers des forces de police. Notre ministre lance une nouvelle campagne contre la violence faite envers les personnes aux sexualités différentes de la norme.
Serions-nous dans une société où, pour pouvoir s’exprimer, la violence est le premier vecteur ? Ou bien est-ce l’absence d’écoute qui fait que l’impuissance laisse sa place à la violence ?
Il y a quelques jours, suite à un accès de violence inattendu d’un élève sur un autre, un parent m’a donné pour responsable de la violence qui pouvait régner dans notre collège et m’a promis de dénoncer ma négligence face à ces actes.
Si cette accusation me parait inadaptée à la réalité de la situation et des actions élaborées dans l’établissement pour contrecarrer toute velléité de violence, elle m’amène quand même à réfléchir sur comment vaincre ou à défaut combattre au mieux ces excès de colère qui ne semblent pas être maitrisés.
L’accusation facile envers les jeux vidéo dont trop souvent nos ados abusent et qui créent sûrement des frustrations, me parait insuffisante pour justifier ce déversement d’agressivité. Mais la frustration semble quand même être le ferment des actes violents et comme le théorise John Dollard – chercheur américain en psycho-sociologie – elle peut même se générer contre une cible qui n’est pas à l’origine de la frustration.
Devant tant de complexité et sans pouvoir mettre un adulte derrière chaque enfant, la maitrise des actes violents dans un établissement scolaire n’est pas aussi simpliste. Je pense à coup sûr que le dialogue et l’écoute sont le ciment des liens interpersonnels et qu’ils sont le meilleur moyen de désamorcer les conflits. Et je suis fier de dire qu’ils sont pratiqués au collège Les Molières. Mais ils ne suffisent pas à vaincre les frustrations qui parfois n’ont jamais été suffisamment crées pour éduquer à les accepter.
D. Milhorat