Après avoir démarré, au mois de mars 2020, un confinement soudain, puis des conditions de déconfinement draconiennes avec un lieu, une tenue et des protocoles sous tension, il est une catégorie de soignants dont les médias n’ont pas ou peu parlé mais qui pour autant a été mise à contribution : les infirmières… scolaires !
Traitées avec moins d’attention que les soignants en structure hospitalières, les infirmières attachées aux établissements scolaires sont depuis de nombreux mois soumises à contribution dans les établissements scolaires et travaillent dans des lieux beaucoup moins adaptés à ce que nous attendons d’elles.
Après avoir été mobilisées dans l’organisation au sein de leurs établissements, elles ont été en première ligne pour garantir la meilleure protection contre la propagation de l’épidémie. Elles ont ensuite été invitées à venir faire des sessions de tests PCR dans les lycées et doivent maintenant superviser les tests salivaires dans les écoles et collèges.
Il y a donc là une demande de gestes médicaux, auxquels elles ont été formées, mais aussi des capacités d’organisation et de conseil qui étaient moins de leur quotidien jusqu’à lors. Coutumière de la « bobologie », terme péjoratif, elles font un travail d’écoute, de conseil, d’aide rassurante auprès en particulier des ados qui en expriment souvent le besoin.
La période actuelle fait augmenter ce nombre d’adolescents en souffrance et la détresse psychologique amène plus d’élèves vers les lieux de soins et d’écoute. Les enquêtes menées montrent ce taux en hausse de ses ados en mal-être allant jusqu’à des actes irréversibles.
La responsabilité des infirmières scolaires est donc triple : le médical dont elles maitrisent les gestes techniques et les processus, la protection épidémique dont elles doivent gérés les protocoles souvent modifiés et le psychique dont nous savons avec quelles précautions il faut essayer de trouver les bons mots.
Dans cette période qui, même si elle s’améliore, reste encore en tension, j’avais donc envie de rendre un discret hommage à ces personnels de l’ombre. Que les garçons ne m’en veulent pas si j’ai féminisé mes propos : les infirmiers scolaires sont rares et l’écriture inclusive (infirmier∙e∙s) n’est plus autorisée.
D.Milhorat