Gagner en autonomie est une des compétences qui apparait dans le Socle Commun des Connaissances et des Compétences, base que doit maitriser un élève à la sortie de la scolarité obligatoire.
Il y est écrit : développer dans les situations concrètes de la vie scolaire son aptitude à vivre de manière autonome. Ses éléments font parties du domaine 3 où il est question de la formation du citoyen.
Cette acquisition de l’autonomie va de pair avec la confiance. Laisser de l’autonomie pour agir c’est bien faire confiance en supposant que l’action sera faite.
Dans un établissement scolaire, il est donné par nos autorités une marge d’autonomie pour gérer les moyens et les fonctionnements dans un cadre établi. Nous sommes passés ainsi, depuis quelques années, de lignes bien définies et très fléchées à un cadre dont seul le périmètre est défini.
Mais la crise sanitaire due à la Covid-19 a montré les limites de cette liberté de fonctionnement par l’arrivée de directives nationales dont on a reproché, et pas qu’à l’Éducation Nationale, de centraliser les décisions sans suffisamment tenir compte des contextes particuliers.
Ainsi la règle des 1 km et une heure de sortie autorisée permettait à des citadins en commune dense en population de… rester tous concentrés dans un périmètre étroit, sans pouvoir s’isoler dans des lieux plus vastes. Un rural lui aussi est bloqué dans sa rue de village alors qu’il a toute une campagne environnante dénuée de risque.
L’analyse autonome de chaque situation pourrait sûrement permettre une meilleure gestion des individus. Et cette autonomie est d’autant plus bafouée que nous sommes un des très rares (voire le seul) pays où l’attestation de déplacement est nécessaire pour ne pas être puni.
Nous n’avons là peut-être que ce que nous méritons : notre célèbre réputation de ronchonneur, voire de fraudeur, impliquerait un contrôle permanent. Une évidente perte totale de la confiance dans notre capacité d’autonomie sensée.
Nous allons donc à l’École continuer à développer au mieux la capacité de choisir tout en préparant nos élèves à une vie très réglementée de façon collective. Nous essayons de leur faire confiance et de les rendre autonome. Sommes-nous sur la bonne route ?
D. Milhorat