Plusieurs fois dans ce mois de janvier, le collège s’est trouvé confronté à des situations d’échanges verbaux ou imagés entre garçons et filles dont les contenus ne faisaient aucun doute sur leur caractère sexualisé.
Reconnus avec plus ou moins de facilité par les auteurs, ces écrits, ces paroles, ces photos, volées sur le Web ou plus personnelles voire intimes, sont le plus souvent au détriment de la gente féminine. Nos jeunes filles doivent essuyer des mots, des questions ou même des propositions qui pourraient largement faire rougir bien plus qu’un d’entre nous.
Sans être un romantique forcené, je trouve que la relation filles garçons devient très crue et en cellule de travail entre chefs d’établissement, nous avons constaté que cette problématique était largement partagée. La question qui se pose : comment lutter, expliquer, rectifier, cette fâcheuse tendance.
D’abord en trouver les fondements : Internet et sa pornographie à l’air libre y est sûrement pour beaucoup. La curiosité séculaire des ados pour mieux connaitre les transformations de leur corps y joue aussi son rôle.
Face à cela, les interventions programmées au collège sur la différence entre sexualité et relation amoureuse avaient un rôle bénéfique, jusqu’à que les conditions sanitaires les freinent, Mais cela suffit-il ? Le caractère éducatif de l’échange entre ados et adultes est reconnu mais ces sujets sont souvent difficiles à aborder en famille.
Cependant je dois reconnaitre que les conversations que j’ai pu avoir avec les parents des victimes comme des coupables peuvent avoir un côté rassurant. Mais il est encore fréquent que des parents en particulier de jeunes filles n’aient pas vu assez vite grandir leur progéniture.
Certaines petites filles sont devenues des presque jeunes femmes qu’il faut mieux protéger. Quant aux garçons, toujours moins mâtures, et jamais à l’abri du blague potache, beaucoup ont besoin d’un rappel à l’ordre quant à la façon de s’adresser au sexe opposé.
Cet édito coincé entre le 21 janvier -journée internationale des câlins- et le 14 février -fêtes des amoureux- se devait d’ouvrir la voie du dialogue sur ce sujet si délicat.
D. Milhorat