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EDITO NOVEMBRE 2018

« Tu as fait tes devoirs ? » questionnent les parents en rentrant de leur travail. « Qui peut me passer l’exercice ? » questionne l’élève au fond du bus qui le mène au collège. « Qui vient faire l’exercice au tableau ? » questionne le professeur en début de son cours. Toutes ces questions autour des « devoirs », de ce travail à la maison traditionnellement demandé à tous les collégiens, mènent-elles à la réussite…ou au conflit ?

Le débat régulièrement ressorti sur la nécessité ou l’obligation du travail à la maison, à tous les niveaux de la scolarité, engendre deux camps : ceux qui sont absolument pour et ceux qui sont résolument contre. Si je ne fais pas partie du second groupe, je revendique un engagement du premier dans une réflexion sur le contenu de cette demande et la façon dont la réponse est fournie.

En effet, cet appel au travail personnel de l’élève doit être proportionné à sa capacité à le faire. L’aide qu’il peut recevoir, l’environnement dans lequel il peut travailler, sa capacité d’autonomie vont largement influer sur la qualité de sa réponse. Il ne faut pas tomber dans le modèle naïf qui consiste à penser qu’à une tâche acquittée correspond une compréhension effective.

Nous devons nous astreindre à mieux définir la demande et à contrôler a posteriori que le travail demandé n’a pas seulement été fait mais que la compétence développée l’a effectivement été. Cependant, soyons clair : demander à un élève de faire un travail personnel est un besoin nécessaire et les compétences d’utilisation des connaissances en autonomie sont indispensables.

Maintenant si ces séances de travail tournent en moments difficiles voire au conflit, il faut tous se poser la question du pourquoi et du comment y remédier. Le manque de motivation scolaire, trop souvent évoqué par nos élèves, ne diminuera pas en y ajoutant des séances de pugilat familial. Nous devons donc cultiver l’autonomie de l’élève tout en s’assurant qu’elle ne va pas à l’encontre de la relation familiale et scolaire : vaste programme ! Et qui doit être très individualisé dans des classes où l’effectif est en hausse !

D. Milhorat